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LE DIABLE AU CORPS.


quelque rudesse, il me fit éprouver une sensation de plaisir !… d’autant plus extrême qu’elle était tout-à-fait nouvelle pour moi. Certes, on m’eût plongé, pendant ce moment enchanteur, cent épées dans le corps, qu’il ne m’eût pas été possible d’être douloureusement affecté.

LA MARQUISE, vivement.

Je me reconnais à cette réflexion ; c’est ainsi que je goûte le plaisir.

HECTOR.

Comme j’étais tout-à-fait hors de moi, je ne sentis pas l’instant où le pieu prolifique de mon heureux se délogea ; mais bientôt à la partie pénétrée, de même qu’à celle qu’on venait de si bien secouer, j’éprouve une cuisson cruelle : je ne puis alors m’empêcher de répandre des larmes ; je sanglotte tout haut. — Veux-tu te taire, petit sot, (ne cessait de me répéter, et même assez durement, le vilain Chanoine.) — Cependant, quelqu’un frappait de grands coups à la porte de la rue : il était impossible que, du dehors, on ne nous entendit pas un peu…

LA MARQUISE.

Quel indiscret survenait si mal-à-propos ?

HECTOR.

Rien moins que Brigitte, la servante maîtresse de mon paillard. Comme il ne pouvait se dispenser d’ouvrir, et que probablement il supposait qu’à son retour il me trouverait rha-