de vous raconter toutes mes petites aventures,
vous y verrez figurer, pour le même cas, des
gens de tout autre état…
Mais, je finirai par concevoir cela ; car enfin, un beau jouvenceau de quatorze jusqu’à dix-huit ans, sans barbe, ayant de beaux cheveux, des couleurs fraîches, des formes un peu mignonnes, ressemble on ne peut pas plus à une jolie femme… Toi, par exemple…
Oui… le Comte a
très-bien fait : je le lui pardonne ; et, si j’étais
homme, je t’y ferais passer à l’instant.
Sans parler de moi, Madame… car combien de mes confreres ont plus de jeunesse et de fraîcheur…
Cela n’est pas possible ! Quel âge as-tu donc ? Je le demandais au Comte…
M. le Comte a dit sans doute dix-huit ans ? il le croit ; mais en vérité, Madame, j’en ai vingt-un accomplis. Le caractere un peu féminin de ma figure, la couleur blonde de mes cheveux, et l’usage journalier d’une pincette, avec quelque drogue, qui ne laissent aucun vestige de barbe, voilà, Madame, à quoi je dois de paraître beaucoup plus jeune que je ne suis.