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LE DIABLE AU CORPS.


de vous raconter toutes mes petites aventures, vous y verrez figurer, pour le même cas, des gens de tout autre état…

LA MARQUISE.

Mais, je finirai par concevoir cela ; car enfin, un beau jouvenceau de quatorze jusqu’à dix-huit ans, sans barbe, ayant de beaux cheveux, des couleurs fraîches, des formes un peu mignonnes, ressemble on ne peut pas plus à une jolie femme… Toi, par exemple…

(Elle le contemple avec desir.)


Oui… le Comte a très-bien fait : je le lui pardonne ; et, si j’étais homme, je t’y ferais passer à l’instant.

HECTOR.

Sans parler de moi, Madame… car combien de mes confreres ont plus de jeunesse et de fraîcheur…

LA MARQUISE.

Cela n’est pas possible ! Quel âge as-tu donc ? Je le demandais au Comte…

HECTOR.

M. le Comte a dit sans doute dix-huit ans ? il le croit ; mais en vérité, Madame, j’en ai vingt-un accomplis. Le caractere un peu féminin de ma figure, la couleur blonde de mes cheveux, et l’usage journalier d’une pincette, avec quelque drogue, qui ne laissent aucun vestige de barbe, voilà, Madame, à quoi je dois de paraître beaucoup plus jeune que je ne suis.

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