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LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE.

Fort bien ! à la porte ! et quand il n’y a plus qu’à pousser ! Allons, mon ami, de bonne foi ? tu le voulais bien ?

HECTOR.

Assurément, je voulais de tout mon cœur ne pas désobliger quelqu’un d’aussi honnête ; mais j’ignorais absolument si je faisais du mal en m’humanisant ainsi. Pouvais-je soupçonner un serviteur de Dieu de m’induire à quelque chose de criminel ? D’ailleurs, il a de si bons procédés ! Un enfant ingénu répondra-t-il par des injures à des caresses appuyées d’un bienfait, dont son état malheureux lui exagere le prix ?

LA MARQUISE.

J’entre aussi bien dans tes raisons que le bougre où nous l’avons laissé.

HECTOR.

J’avoue, à ma honte, Madame, que n’ayant pu me défendre de serrer la main quand la bourse s’était présentée, je crus devoir laisser aller les choses comme elles pourraient. Par bonheur, le bélier qui me battait en breche n’était pas monstrueux, et je pus, sans éprouver une bien vive douleur, me prêter à cette fantaisie… En un mot…

LA MARQUISE.

On te fout, mon ami ?

(Elle le baise.)
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