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LE DIABLE AU CORPS.


voulais me promettre de n’en jamais parler ? — Mais de quoi, s’il vous plaît ? En vérité, Monsieur, j’ai peur. Quel mal y a-t-il donc à faire une perruque à cela ? S’il y en a, pourquoi me le commandez-vous ? — Ah ! mon Roi ! mon trop adorable Cascaret… — (Et de me baiser avec une rage !…)

LA MARQUISE.

Tu vois bien qu’il était devenu fou ? Ce délire ne te faisait venir aucune idée ? tu ne prévoyais aucun danger ?

HECTOR.

À l’âge heureux que j’avais alors ! étant encore l’innocence même ! que voudriez-vous que j’eusse imaginé ! Seulement certaine odeur de bouc me faisait détourner avec grand soin mon visage, pour éviter ses funestes baisers ; comme je me sens un peu moins étreint, j’en profite, me retourne, et crois pouvoir sortir des jambes de l’importun embrasseur ; mais sa fausse complaisance est un piege : dans une position plus favorable à ses véritables fins, je me sens plus resserré, et ma poitrine est liée par un bras vigoureux. La scene change alors : doux propos, soupirs, transports, tout cesse à-la-fois ; une main, assez tranquille, déboutonne ma veste par le bas ; ma culotte se détache de même ; on pénetre fort posément entre mon linge et ma peau ; ma hanche est parcourue ; et bientôt cette grosse main voyageuse tâtonne mes pays-bas, se glisse entre mes cuisses, scrute, et remontant le sillon, se fixe enfin sur l’orifice impur.

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