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LE DIABLE AU CORPS.


justifie pleinement ce systême et leur cede toujours. — Mais d’où savez-vous déja mon aventure d’hier ? Qui vous a fourni la matiere de l’épigramme dont vous venez de me couper la parole ?

LA COMTESSE.

Tout simplement la grosse Conbannal, témoin hier de la gageure, et chez qui le brave Chevalier a déjeûné, m’a conté la chose dans sa voiture en m’amenant au Palais-Royal. J’étais au fait de tout, quand nous nous sommes rencontrées. — J’ai manqué le gascon de quatre minutes chez ma voisine, qui m’a assurée que, malgré sa nuit et deux politesses encore dont il venait de payer sa tasse de chocolat, elle m’aurait fait bon d’autant, si j’avais eu l’esprit de venir avant qu’il ne l’eût quittée.

LA MARQUISE.

En vérité, je crois cet homme-là capable… de l’impossible…

LA COMTESSE.

C’est pour l’ordre une acquisition sans prix… Il s’y nomme ?

LA MARQUISE.

L’Oreille-d’ours. Sa réception est toute nouvelle. Une dignitaire, qui se trouvait dans sa garnison, l’a envoyé comme un phénomène à Paris… Je suis la premiere qu’il y a sommée.

LA COMTESSE.

Et moi je le somme à la premiere occasion,

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