Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
129
LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE, refusant.

À Monsieur ! Qu’il s’aille faire…

LE VICOMTE, gaiement.

Eh ! cela ne nuirait pas, au moins.

(Cependant la petite Comtesse s’est trop précautionnée contre le danger de manquer son objet. Sa main électrique, et d’une habileté consommée, a déja conduit le Vicomte tout près du moment décisif. À son peu de roideur, elle l’en jugeait encore fort éloigné ; mais à peine touche-t-il le seuil du lieu brûlant où l’on veut l’introduire, qu’il lâche sa bordée, et la Comtesse n’a plus, dans la main, qu’une guenille.)

LA COMTESSE, avec dépit.

Au diable ! à présent.

(Se sentant inondée gratis.)


Faites-moi grace, du moins.

(Elle quitte précipitamment.)
LE VICOMTE, qui trouvait très-doux
d’attendre sur place la fin de son épanchement et
de son plaisir, chante :)

Le bonheur est de le répandre,
De le verser sur les humains…

(Du Roi et le Fermier.)
LA COMTESSE, se regardant.

Me voilà propre, maintenant.

(Elle jette sur
le Vicomte un regard d’humeur.)