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pas… — Ma foi, vogue la galère. — Monsieur !… mon ami… ah !… j’en suis… j’en suis au désespoir… mais… quel entêtement !… Eh bien… retirez-vous donc… malheureux ; ô…ô…ôtez… — Un moment… — Je me meurs.

Ne croyez pas, lecteur, que, semblable à ces écrivains babillards, qui vous racontent avec les circonstances les plus minutieuses des faits arrivés il y a mille ans, j’aie pris dans mon imagination les détails de la scène dont je viens de vous faire part. Un moment, s’il vous plaît, vous saurez comment j’ai pu être instruite de ces particularités, si bien faites pour se graver dans ma mémoire. En attendant, reprenons le fil de notre aventure.




CHAPITRE XXI


Suite et conclusion des grands événements arrivés à Thérèse.


Thérèse violée, abandonnée de ses esprits, ou ne croyant pas nécessaire de rien disputer au vainqueur, gisait palpitante de frayeur et de plaisir. La facilité d’une seconde jouissance mit l’effronté militaire en humeur de lui faire une seconde insulte ; mais ce fut alors qu’elle poussa le ressentiment au point que non seulement elle n’avertit plus le drôle, comme elle avait eu la bonté de le faire la première fois, mais qu’au contraire, elle se prêta de tout son cœur à l’empoisonner et se donna toute l’action qui pouvait contribuer à bien inoculer au débauché le venin dangereux qu’il osait braver. « Tiens, scélérat, disait-elle en le mordant avec fureur, tu t’en souviendras longtemps, je te jure… va… bon courage… tiens, tu l’as voulu… Eh bien !… tiens… tiens, si tu ne l’as pas… »

Le bruit effrayant de la décharge que firent les gens de Sydney frappa dans ce beau moment les organes distraits du couple heureux. Leur second impromptu d’amour