Page:Nerciat - Félicia.djvu/272

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

retirâmes à notre tour. J’indiquai ma demeure au marquis, le priant de venir me voir le même jour ; je désirais bien vivement que son exactitude m’assurât qu’il faisait cas de ma connaissance et qu’il désirait la cultiver.




CHAPITRE X


De pis en pis.


Remise entre les mains de milord Kinston, je n’étais pas encore à la fin de mes déplaisirs. Il n’avait été qu’un quart d’heure avec la femme dont j’ai fait mention, puis, m’ayant cherchée, et ne me retrouvant ni dans la salle ni auprès de Sylvina, il avait fait part à celle-ci de ses inquiétudes. Un masque, mauvais plaisant, qui, sans doute, connaissait Belval et qui nous avait vus partir, s’était fait un plaisir malin de leur raconter mon escapade, égayant son récit de quelques épigrammes. Milord Kinston, qui n’entendait point raillerie, avait menacé le masque indiscret : celui-ci s’était fâché. Tout cela avait donné lieu à une espèce de scène dont milord conservait encore un reste d’humeur. Il me gronda sérieusement en me ramenant et me parla même d’écrire à milord Sydney. Je fus d’abord un peu déconcertée ; mais, retrouvant bientôt ma fierté naturelle, j’eus le courage de hausser le ton ; cela me réussit, et milord crut devoir mettre fin à sa mercuriale. La même fermeté me tira d’affaire avec Sylvina, contre qui j’avais d’ailleurs de puissants motifs de récrimination. Je n’eus donc plus de reproches à essuyer que de moi-même ; mais ils n’étaient pas les moins cruels ; et quoique je fusse accablée de lassitude, je ne pus fermer l’œil.

À midi je sonnai. L’on me remit deux billets, l’un de l’officieux marquis ; l’autre de ce petit fat de Belval… Le