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CHAPITRE XIV


Plus aride encore que le précédent.


Le pavillon principal avait au delà d’un magnifique vestibule un salon enchanté de forme ovale, terminé en coupole et dont une partie avançait sur le jardin. De chaque côté, deux appartements de femmes, élégamment décorés, et, plus haut, quatre appartements d’hommes ménagés dans une attique. La distribution était telle que chacun, isolé dans le haut, pouvait néanmoins se rendre en bas chez tous les autres ou les recevoir chez soi sans qu’on s’en aperçût : je dirai bientôt comment cela se pratiquait. On s’était appliqué à favoriser dans ce délicieux séjour la liberté, la misère et le plaisir, divinités bienfaisantes auxquelles il était consacré.

Nous étions justement le monde qu’il fallait pour remplir la maison. Mme d’Orville logea Thérèse qui devait également la servir. Sylvine voulait être tout à fait libre chez elle, à cause de monseigneur. Sydney, ayant aussi des vues, était aussi bien aise que personne ne fût auprès de moi. Monrose, qu’on regardait encore comme sans conséquence, fut logé près de la maîtresse du seigneur anglais, à la place de la femme de chambre qui manquait ; Monseigneur, son neveu, Kinston et Sydney dans le haut. Notre hôte avait, outre cela, quelque part, un appartement dont je ferai mention ailleurs,

Je suis forcée d’entrer dans ces détails minutieux, parce qu’ils deviennent nécessaires à l’intelligence des faits dont je dois rendre compte. Au surplus, le lecteur, averti désormais que je détaille trop, est le maître de passer outre, lorsqu’il se verra menacé de l’ennui que pourra lui procurer ma scrupuleuse ponctualité.

Encore oubliai-je de dire que les pavillons collatéraux logeaient tous les subalternes dont on n’avait pas indispensablement besoin auprès de soi.