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TROISIÈME PARTIE




CHAPITRE PREMIER


Accident. — Fâcheuse rencontre.


Pour se rendre du château de monseigneur à la première station, il y avait une lieue de mauvais terrain à traverser par des chemins détestables. On avait fait boire les postillons plus que de raison, ils nous embourbèrent à cent pas de la grande route. La berline était pesante. Les chevaux ne purent la dégager. Le laquais était en avant. Beaucoup d’humeur de notre part. Force jurements des postillons. Trois femmes ne leur en imposaient guère. Nous ne fûmes quittes de leurs mauvais propos qu’à l’occasion d’un débat qui survint entre eux au sujet d’un supplément de chevaux qu’il fallait que l’un des deux allât chercher. Le moins brutal se mit enfin à la raison et partit.

Nous eûmes le malheur de voir arriver un moment après six sacripants, en uniforme, avec lesquels était un joli jeune homme, vêtu bourgeoisement et qui ne leur ressemblait en aucune façon. Cette troupe nous était adressée à bonne intention, par le postillon qui venait de se détacher. Tous ces drôles, excepté le bel adolescent, paraissaient ivres, et l’effrayante conversation qu’ils tenaient en avançant nous donna la plus mauvaise opinion de leur honnêteté. Nous ne leur faisions pas injure.