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Dès lors, plus de plaisirs pour nous. Le beau d’Aiglemont en était l’âme. Il en eut fait naître dans un désert. En vain, les deux officiers, conservés par Sylvina sur un pied d’égalité qui me donna mauvaise opinion de leur délicatesse, commençaient d’avoir quelque lustre, n’étant plus éclipsés par d’Aiglemont ; ce que Sylvina trouvait excellent pour elle, ne me parut pas digne de moi ; ces amis commodes eurent beau me solliciter tous deux très vivement, ils ne réussirent point, et ce fut à leur grand étonnement que je leur préférai notre charmant prélat, qui, mécontent des écarts de Sylvina et plus épris de moi que jamais, à ce qu’il disait, s’était remis à me faire sa cour.




CHAPITRE XXX


Dénouement des grands événements de cette seconde partie
et leur conclusion


Le carnaval approchait : j’estimais monseigneur, je trouvais du plaisir à le favoriser, mais je n’en étais pas amoureuse. Sylvina ne tenait à ses officiers que par les besoins excessifs de son tempérament. Nous nous ennuyions à périr, depuis le départ de d’Aiglemont. Nous n’avions donc rien de mieux à faire que de retourner au plus tôt à Paris.

Sa Grandeur apprit avec chagrin que nous fixions notre départ au lendemain des noces de Lambert et de Mme Dupré, qui se concluait à peu de jours de là, non sans nécessité ; car, depuis que le futur était du dernier bien, la jolie veuve (sans compter la passade du chevalier), elle ressentait tous les petits maux qui caractérisent une grossesse. Ils se mariaient donc, nous en étions fort aises ; mais c’était pour nous une raison de plus pour partir.