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CHAPITRE XV

Éloignement, séparation des Amis. L’Amitié indestructible.


Après le devoir accompli, qu’une heure de repos à l’ombre de la vigne et du figuier est agréable ! Combien, avec un air pur, un beau soleil, après une absence, un temps de labeur, est douce la société des vrais amis, errant à leur gré, par les champs, par les bois à la verdure parfumée et retentissant des chants de mille petits êtres heureux !

Que ces latitudes de repos, que ces promenades paisibles, assaisonnées de bonnes et raisonnables causeries, font de bien à l’âme et au corps ! On rentre chez soi avec un parfum de bonheur.

De la sorte, vivre toujours serait pour ce monde une exorbitante joie. Semblable au fleuve limpide dont la source épanche une onde claire, l’existence s’écoulerait sans trouble et sans nuage en d’ineffables délices.

Ce serait la terre redevenue le Paradis, l’antique Éden ; on ne le peut espérer.

Si les amis, disaient les anciens, pouvaient ce qu’ils