40 LA VIE CANADIENNE à l’attention des lecteurs de “La Vie Canadienne’’. Dans son “Histoire de la Côte Occidentale de l’Amérique” (volume 1, pp. 132, 133), Bancroft croit que le mot Orégon est d’origine espagnole. Cette partie de la côte semble avoir été découverte par les Espagnols qui baptisèrent plusieurs endroits, entr’autres les caps Blanco et Mcndacino, le détroit d’Aguilar, le fort Arena, Montrey, etc., ect. J’ai examiné, dit Bancroft, plusieurs ouvrages sur les premiers voyages de découvertes dans cette partie du continent et je n’ai trouvé dans aucun d’eux le nom d’Orégon. En l’absence de données certaines sur le sujet, l’on me permettra une hypothèse. Dans la seconde moitié du XVIe siècle (1540-1599) vivait à Madrid un nommé Bernardin Obregon qui fonda un ordre de moines espagnols que les Français appelèrent Les Frères Infirmiers Minimes. Ils étaient généralement connus sous le nom de Frères Obregon. Lorsque les Espagnols entreprenaient de longs voyages, ils avaient l’habitude d’emmener des prêtres ou des moines sur leurs vaisseaux. On peut supposer que des Frères Obregon firent partie des expéditions à la côte occidentale de l’Amérique et que cette partie du continent, plus tard connue sous le nom de Territoire de l’Orégon fut ainsi baptisée en leur honneur. En Espagnol, ajoute Bancroft, le b est doux et se prononce comme un v quand il est au milieu d’un mot. Cette lettre a pu facilement s’éliminer du mot qui devint Orégon. Les chercheurs finiront par n’avoir que l’embarras du choix. F.-J. A. Le mot “lowa” Les récents articles que nous avons publiés dans La Vie Canadienne sur les mots Orégon et Wisconsin m’ont valu d’un correspondant une remarque formulée sans doute pour me prendre au dépourvu, au sujet du mot “lowa”, nom d’un autre Etat américain. Il est impossible de ne pas donner une origine indienne au mot “lowa” attendu que ce nom s’appliquait à une rivière longtemps avant l’établissement des blancs dans cet Etat. Nous prions les lecteurs de re ?aarquer que tous ces Etats du centre de la république voisine ont été découverts, parcourus et colonisés par des Canadiens-français ; lorsque ce vaste pays passa aux mains des Américains, ceux-ci ont simplement hérité d’un royaume créé par nos pères à une époque où la France ne comprenait pas l’importance de soutenir ses enfants pour la conservation d’un domaine plus que cinq fois grand comme la France actuelle. Dans les langues aborigènes de l’Iowa, du Dakota, du Nebraska, du Kensas et du haut-Mississipi, “lowa” voudrait dire “Beautiful land,” “ce pays est magnifique.” Lorsque le premier blanc, Julien Dubuque, atterrit où s’élève aujourd’hui la florissante ville de Dubuque, en 1788, on lui dit “lowa”, ici, c’est un beau pays, c’est un endroit magnifique. Attiré par les inépuisables gisements de plomb qu’on trouvait presque à fleur du sol, Dubuque obtint de larges concessions qu’il mit aussitôt en opération. Cet intrépide pionnier bâtit un petit fort où se rencontraient les traiteurs et les Indiens. Lorsqu’il mourut, en 1810, le site avait pris une certaine importance, mais ce ne fut véritablement qu’à partir de 1834 que l’Etat de l’Iowa se peupla un peu partout. Cette organisation territoriale fit tour à tour partie de la Louisiane, du Michigan, du Wisconsin, pour entrer dans l’union du Congrès en 1845. La première tentative de colonisation dans l’Etat de l’Iowa appartient donc à un Canadien français. Gérard MALCHELOSSE. Le Livre Canadien Tout le monde sait que l’écrivain de chez nous n’a pas reçu dans le passé tout l’encouragement qu’il méritait de recevoir. Très souvent on a dédaigné ses oeuvres pour leur préférer des oeuvres étrangères et cela à tort ou à raison, mais toujours à son détriment. Depuis toujours les écrivains d’Europe et de la France en particulier ont eu la grande part de nos encouragements. Nous avons acheté et nous achetons encore des livres de France. Et nous faisons bien, car c’est en France que nous devons puiser en premier lieu en matière d’art, de littérature et de sciences.