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38 LA VIE CANADIENNE

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Benjamin Suite — L’Acadie française. Editions Edouard Garand, Montréal, 1929. Prix : 75 sous franco. Dans ce 16e volume de ses Mélanges historiques M. Suite passe en revue la période du régime français en Acadie, en Nouvelle-France et en la Nouvelle-Angleterre, car elle mérite d’être étudiée ; aussi, a-t-il fait porter ses réflexions sur des événements qui ont le privilège d’exercer l’imagination des lecteurs. La publication de ce travail nous remet en mémoire une appréciation que faisait à l’apparitoion des premiers articles de M. Suite sur ce sujet M. Ferrar, du World de New-York, dans lequel il plaide admirablement la cause des Canadiens. “Il y en a qui prétendent que l’Américain surpasse le Canadien par son esprit d’entreprise, et que de là vient la victoire que le premier a remportée dans la lutte pour arriver à la grandeur matérielle. Ceci n’est pas le cas. “Les hommes qui ont ouvert les Etats de l’Ouest étaient, non des Américains, mais des Canadiens-français, tandis que la Nouvelle-Orléans et la Louisiane doivent beaucoup au génie de la France. Chicago, Saint-Louis, Milwaukee, Saint-Paul, Minneapolis, Dubuque, Détroit et d’autres grandes villes des centres de l’Ouest ont été fondées par des pionniers canadiens-français. Si on remonte à la source de ce que l’on appelle American enterprise, on trouve que cela vient des bords du Saint-Laurent. “Benjamin Suite, que j’ai l’honneur de compter parmi mes amis, m’a à peu près convaincu que l’univers entier se serait arrêté il y a cinquante ou soixante ans sans les têtes et les bras, la hardiesse et l’énergie des braves gens des Trois-Rivières ; quoiqu’il en soit, les endroits les plus favorisés de notre république (Etats-Unis) doivent beaucoup à la race française.’’ Ce livre de Benjamin Suite est des plus intéressants. Nous le recommandons fortement à nos lecteurs. G. M. Une chansonnette oubliée Notre excellent ami Casimir Hébert publiait en 1916 les Poèmes épars de Joseph Lenoir-Rolland (1822-1861) que la mort enleva si prématurément aux lettres canadiennesfrançaises au début de ce que l’on est convenu d’appeler l’aurore ou la naissance de notre littérature, en 1861. Ces Poèmes épars dénotent un sens très élevé de poésie chez l’âme lamartinienne de Lenoir. Ils sont très bien faits pour l’époque. Ce petit livre, si intéressant soit-il, n’est cependant pas complet et nous étonnerions grandement M. Hébert en lui avouant le contraire. Pour l’être, il aurait fallu qu’on consultât tous les journaux publiés du temps de Lenoir, mais dont aucune collection n’existe de nos jours. L’oeuvre patriotique de M. Hébert n’en est pas moins fort louable, car sans les Poèmes épars nous n’aurions pour nous renseigner sur l’oeuvre poétique de Lenoir que le Répertoire national de Iluston, publié en 1848. Nous publions ci-après une chansonnette de Lenoir qui ne se trouve pas dans les Poèmes épars, et que le hasard nous a fait découvrir chez un ami compulseur de vieilles choses de chez nous. G. M.

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AUX FEMMES DE MON PAYS Air : Batelier, dit Lisette, etc. Oui, nous avons des filles, Dans notre beau pays, Douces, pures, gentilles, Blanches comme des lis ! Toutes restent fidèles Et charmantes toujours ! Amis ! Gloire à nos belles ! (bis) Bonheur à nos amours !