tions sont prises pour rendre impossible toute tentative de fuite. »
Le second article, paru dans un « Extra », est ainsi conçu :
« Après une lutte de quinze heures, la police s’est rendue maîtresse de la maison qu’elle assiégeait depuis hier soir. Une femme, qui dit se nommer Anna Groosky, s’est constituée prisonnière. Ses compagnons ont rencontré une mort horrible.
« À sept heures, ce matin, une femme surgit de l’immeuble assiégé et, levant les mains en signe de soumission, s’élança vers le cordon de police ; elle n’échappa à la mort que par miracle, car plusieurs coups de feu furent tirés sur elle par ses compagnons furieux de la voir déserter. Elle a dû être dirigée sur l’Infirmerie Spéciale, car elle était dans un état misérable, à moitié gelée et couverte de contusions.
« Elle avoue faire partie d’une organisation bolcheviste, ainsi que son compagnon, un polonais, connu du service spécial, sous le nom de Wohlpack, avec qui elle vit en concubinage depuis plusieurs années.
« Elle dit que son « mari » l’avait entraînée chez un vieillard qu’elle ne connaissait pas, pour lui demander de les soustraire aux recherches de la police. Le vieillard leur avait fait un excellent accueil, mais voulait les employer dans une tentative en vue de forcer le coffre-fort d’une de nos principales banques. Le couple, ayant grand besoin d’argent, ne s’était pas formellement opposé à ce projet ; cependant la femme avait reculé en apprenant que son rôle consisterait à poignarder un des gardiens de nuit ; sur son refus d’employer la violence, l’étrange vieillard était entré dans une colère folle et l’avait menacée de la mettre à mort si elle ne consentait pas à lui obéir aveuglement ; emporté par la rage, il avait été jusqu’à briser un vase d’une balle de revolver, pour bien montrer qu’il pensait ce qu’il disait. C’est ce coup de revolver qui, entendu par des voisins, a provoqué l’intervention de la police.
« Pendant le siège, les deux hommes avaient exigé qu’elle rechargeât leurs armes ; elle avait bien essayé de s’enfuir, mais son compagnon, qui subissait l’ascendant du vieillard, l’avait brutalement ramenée à son poste, la menaçant de mort, et ponctuant cette menace d’un coup de crosse de revolver sur la tête.
« Enfin, à l’aurore, l’un des combattants, son ami, fut blessé et les réserves de projectiles étaient presque épuisées ; alors, elle essaya de persuader les deux hommes de se rendre, mais le vieillard éclata de rire et s’écria :
— Nous rendre ? Allons donc ! Ils n’auront que nos cendres ! et, saisissant un bidon de gazoline, il l’éventra, laissant le liquide se répandre sur le plancher.
« Aux dires de la femme Groosky, le bandit semblait en proie à une véritable crise de folie furieuse ; les yeux sortis de leurs orbites, il était secoué par un rire satanique. Terrorisée, elle tenta une suprême tentative de fuite, mais l’homme fut sur elle d’un bond, et, lui plantant ses griffes dans la gorge, se mit en mesure de l’étrangler, sans se départir de son ricanement diabolique. Alors, bien que blessé et pouvant à peine se traîner, Wohlpack intervint et, étreignant les jambes du vieillard, l’obligea à lâcher prise ; c’est à ce moment, que la malheureuse réussit à se dégager et à gagner la rampe de l’escalier, sur laquelle elle se laissa glisser, escortée par le sifflement des balles tirées par son irascible geôlier.
« Naturellement, ce n’est qu’après avoir reçu des soins, à l’Infirmerie Spéciale du Dépôt, que la femme Groosky donna ce récit détaillé ; au moment de son évasion, elle se contenta de crier aux policiers :
— Ils n’ont plus de munitions ; mon mari est blessé et l’autre va mettre le feu ! Allez vite !
« Bien que craignant un piège, les constables s’élancèrent vers la maison, dont, d’ailleurs, flammes et fumée commençaient à sortir ; ils ne furent salués d’aucun coup de feu, ce qui prouve bien que le défenseur de ce fort improvisé avait usé ses dernières balles contre la fugitive.
« Quand les hommes de police atteigni-