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blez à ces charlatans qui n’ont qu’une eſpece d’onguent pour toutes les maladies.

M. Necker.Non. Voici à quoi notre entretien a plus de rapport. La ville de Quillebœuf en Normandie étoit vivement attaquée par une puiſſante armée ; on la preſſoit de ſe rendre, elle s’y refuſoit, diſant toujours, Crillon la défend. Mais vous n’avez plus d’argent, Crillon la défend. Vous n’avez plus de ſoldats, Crillon la défend. Vous allez manquer de vivres… Crillon la défend. Qu’arriva-t-il, Sire ? Crillon ſauva la ville. Rappelez Calonne, rappelez Calonne, Sire, je le répéterai mille fois ; Calonne ſauvera la France.

Le Roi.J’y penſerai ; mais il faudroit lui gagner le cœur du Peuple. C’eſt le Peuple que je veux contenter. Tout dépend de lui.

M. Necker.Eh bien, pour lui ouvrir les yeux, je ferai imprimer notre entretien.