Page:Naudé - Apologie pour tous les grands personnages qui ont esté faussement soupçonnez de magie - 16125.djvu/34

Cette page n’a pas encore été corrigée

Quint, nous apprend que l'on doit remarquer deux parties en la Prudence, l'une qui règle les voluptez, conserve la santé, dresse la conversation, acquiert les charges & digniter, & s'occuppe tellement à procurer les biens du corps & de la fortune, qu'elle est appellée pour ce sujet Prudentia carnis par les Pères, & par les Autheurs Latins vafricies & astutia. L'autre qui n'a pour but que de cultiver & polir cette plus noble partie de l'homme, & l'enrichir des sciences & disciplines; pour luy faire recognoistre & pratiquer ce qui est de meilleur & plus véritable en icelles, & laquelle se fait recognoistre particulierement en la censure & critique des Autheurs : qui est une piece véritablement si nécessaire & de telle consequence, que puis qu'estant une fois bien réglée, elle nous fait tellement pénétrer dans l'interieur des personnes, qu'elle nous descouvre