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de grandes marges, et plusieurs autres de pareille estoffe, pour employer ces grandes sommes qu’ils cousteroient à des volumes qui soient plus utiles dans une bibliotheque que non pas tous ces precedens ou ceux qui leur ressemblent, qui ne feront jamais tant estimer ceux qui se passionnent à les recouvrer, comme l’ont esté Ptolomée Philadelphe pour avoir donné quinze talents des œuvres d’Euripide, Tarquin qui acheta les trois livres de la sibylle autant qu’il eust fait tous les neuf ensemble, Aristote qui donna soixante et douze mille sesterces des œuvres de Speusippe, Platon qui employa mille deniers pour celles de Philolaus, Bessarion qui acheta pour trente mille escus de livres