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II

Afrique

Pour Louis Norac, l’Africain

Tandis que les rues, pâles sous le ciel cendré,
Alignent leurs maisons un peu batignollaises
Et qu’Alger roule ses flots humains diaprés. —
Espagnols et Maltais, jurant à la française,
Mocquos, Flamands, Bretons, Moutchous aux forts relents,
Kabyles, Savoyards, Youddis gommeux et graves, —
D’où émergent parfois quelques Arabes lents,
Squalides et hautains avec des mines hâves,
Si rares ? Vrais fétus « in gurgite vasto »,

Alors que duveteuse et blanche, un peu bleuie,
La neige, ainsi qu’un mol et glacial manteau,
Drape les monts voisins aux lignes assouplies,