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XII

Vers la Fée Viviane

Pour C. Lahovary-Soutzo

Anxieux de revoir la blonde, la fuyante
Viviane, je vais dans l’air pâle,
Cherchant Celle qui, en mon âme froide et lente,
Alluma le désir des musiques astrales
Et ne m’inspira que de barbares chansons.

Je vais dans le bleu faible et trouble de la nue,
Comme lors des songes enfantins, des vieux songes,
Où les oiseaux planaient si bas,
Où battaient si haut mes ailes menues,

Mais le rose sourire divinement las
Du soir mystérieux qui fleurit la mer calme
Et les rayons d’adieu qui baisent les sommets