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Vers la Fée Viviane


Des enfants étudient près des fenêtres closes,
Ou, las de textes embrumés et nauséeux,
Regardent avec des prunelles anxieuses
Un ciel qui, tout près, se mire en les libres flots…

… Ils sont tristes : Voilà l’Automne qui retend
Ses long tulles cendrés du cap fauve aux collines…
Ah ! ces « devoirs de Vacances » qui se terminent,
D’abord haïs, chers à présent !
Ah ! mourir de l’ennui de leurs dernières lignes !

Mourir si doucement ! Car, achevée la tâche,
Ce sera l’effroi de la geôle noire d’encre…
Déjà gronde un tambour… des voix rauques se fâchent…
Les petits sentent un long frisson les reprendre.

La classe ahurissante et le dortoir moisi
Où les lits sont en rangs, où le veilleur chemine,
Tout rouge ! — où le sommeil connaît la discipline, —
Les réveils affreux dans l’air fétide, épaissi,

L’étude où le gaz siffle une mélopée lente,
Si souffrante — et peint de bleu les carreaux fêlés


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