Page:Nau - Vers la fée Viviane, 1908.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

IV

Sénile

Pour Guy Lavaud

Vieillir, c’est voir monter le Passé
Et, blondement s’estomper les lignes présentes,
D’une blondeur qui tourne au gris des cendres,
Sous un soleil doux, très pâle, comme lassé.

Tout devient trouble comme en une angoisse
Nostalgique et tristement espérante…
Ô soir dissolvant, à l’air suave, trop moite,
Éternel Soir où du révolu se lamente !

Avant ces maisons qui font des archipels blêmes,
Je vis des roseraies fraîches comme des filles ;
Au lieu des jardins — où nuls parfums ne s’emmêlent, —
Réguliers et morts, pareils à des Thèbes, —