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CHAPITRE VII.

L’ÉCRITURE ARABE.

1. Langues ayant des alphabets. — 2. L’ancienne écriture arabe. — 3. Deux inscriptions arabes antérieures à l’hégire. — 4. Monnaies et papyrus.

1. — De nombreux dialectes n’étaient pas écrits ; c’est le cas du celte et, pendant longtemps, de tous nos patois. C’est aussi le cas de l’arabe du Hidjaz.

Les papyrus, parchemins ou inscriptions nous font connaître les dialectes écrits ; du ier au ive siècle de notre ère, on écrivait en grec et en araméen à Palmyre, en araméen dans le royaume d’Édesse, en grec en Syrie et dans le Hauran, en nabatéen dans la Transjordanie, au Sinaï et dans le nord de l’Arabie jusqu’à Médaïn-Saleh (Hégra), au nord de Médine. Le nabatéen est d’ailleurs aussi un dialecte araméen et a pu persister jusqu’à l’hégire.

Au sud de l’Arabie, on trouve des inscriptions dans quatre dialectes. Les principales sont les minéennes, depuis le viiie siècle avant notre ère, puis les sabéennes et himyarites, du début de notre ère jusqu’à l’hégire. Les lettres ne ressemblent pas au phénicien et proviennent peut-être d’un grec archaïque. Elles ont passé du sud de l’Arabie en Éthiopie, et les migrations des Arabes les ont portées vers le nord, où elles ont donné l’alphabet liḥyanique jusqu’au nord de la Mecque, et le safaïtique dans le désert de Syrie.

Pour les besoins du commerce, il devait y avoir des scribes experts dans les langues qui avaient un alphabet : grec, araméen, nabatéen, sud-arabique, éthiopien, perse. Les maîtres portaient leur sceau pendu au cou, dans un petit sac, et se bornaient à apposer ce sceau sur l’écrit. C’est là une ancienne