80 HIERS BLEUS
Les dattiers cambrés et les tamarix
Mais le reflet dansant de l’eau solaire.
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Les Sierras peuvent onduler dans la lumière,
Les pics d’albe perle ou d’onyx
Jaillir, crevant le ciel et menaçant un monde,
Tu ne vois que la pente rude aux pavés blancs
Qui te cache les fortins branlants
Et les cactus de l’aride colline blonde.
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De la Nature, du grand Vert farouche et nourricier,
De sa ruisselante gloire et de ses plaintes,
Tu sais les luisances vertes d’un bananier
Dans le patio sombre et frais où l’eau tinte.
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A l’enrayant effort humain vers l’Or maudit
Qui mêle ces villes de fer nomades
Et le sel de tous les océans dans la rade,
Tu gagnas quelques jurons marins affadis
Par l’ignorance de leur hideur soupçonnée,
De vagues, de fugitives monnaies,
Ces portraits qui meurent dans un brouillard
Et de neuves superstitions qui te hantent
Au noir des nuits, quand des monstres de cauchemar
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