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Même, il n’est plus pour moi d’opacité
La nuit, derrière les bastions et les tours,
A travers les bancs de masures concrétées,
Je découvre au fond des arrière-cours
Que la houille a comme polies
Le flux noir et pressé des « Sorties
…La porte souffle un rougeoiement
Fervide et âcre de l’enfer de braise
Dont s’empourprent splendidement
Les perles de ! a bruine traîtresse
Ou s’enfoncent les corps déietés par la toux,
La féroce, l’atroce toux aux rauquements fous,
Plus navrante qu’un sanglot d’enfant qu’on maltraite.
Qui râle et tinte et râle dans le faubourg sépulcral.



Là sont les taudis puants de musc où s’apprêtent
De pauvres vieilles au teint caricatural
Fleuri de brique tendre et neigeux de céruse
Les yeux pleins d’un gros sommeil puéril,



Plus loin, dans les venelles confuses
Et ténébreuses, les chenils
Humides, empestés, où s’atrophient
De petits êtres nus, grelottants, qu’horrifient
Les glaçants sifflets brefs, les rêches frôlements
Des rôdeurs le long des murs friables
Ou les pas lourds des argousins plus redoutables…