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HIERS BLEUS

S’ils nous abandonnent, rebutés,

Et retournent pour un long siècle d’une heure
Vers leur excelse et florale demeure

Toute de parfums, d’harmonieuses clartés
Fines et légères,

Où nos songes d’enfants nous menèrent,
En un ciel d’une si grisante volupté

Qu’il semble un cœur de jacinthe pâle
D’une roseur imperceptiblement bleutée,
Tout revêt pour nous une teinte fatale

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Le monde entier sous les nuages effrayants
Qui roulent de livides horreurs chaotiques
N’est plus qu’un HeU d’expiations tragiques
Où nous peinons, faibles et grelottants,
Sous la A/<’M informuiabte et trop comprise.

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Mais dès que nous refrôle leur protection,
Comme un duvet de grèbe qui serait rayon,
I! nous parait que toute notre âme s’irise.

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Eux ne se montrent pas Nos cœurs les voient;
Comment nier et comment douter