HIERS BLEUS
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Et si haut d’un azur charmant, -presque liquide.
Visé de loin par les ultimes flèches végétales,
Raille le glacier au sourire de cristal,
Le barbare, l’énorme gemme translucide.
L’Eté du Nord plein de sourds avertissements
Me ravage de sa violence triste,
Et je vais, cheminant si lentement 1
Vers cette reculante vallée où persiste
Une fumée en fil d’opale dans le Vert,
Rassurante comme une voile sur la Mer 1
t
Je pleure en frère sur la saison Unissante
Devant moi rien qu’automne et qu’hibernale nuit
Dès que s’arrêtera, dans quel recoin d’oubli ?
Ma solitaire, ma débile force errante.
t
Si j’approche, ce soir, du sauvage foyer
Vers lequel un espoir lamentable me porte
Quelque belle it!!c viendra m’ouvrir ta porte,
beHc. du la beauté du roc et du hallier,
Qui scrutera d’un regard âpre ma détresse
ht s’indignerait de savoir qu’un seul instant
J’aie pu faire en des jours défunts, presque récents,
Un des yeux ingénus Heurir de la tendresse
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