Page:Nau - Hiers bleus, 1904.djvu/71

Cette page n’a pas encore été corrigée


HIERS BHUS

J

Tu m’apparais ou je te devine plutôt

A ce frisson qui fait onder les not

D’herbes grises presque violettes.

Et les feuilles de cuivre tachées de lilas
A cette clarté non solaire, adamantine

Et comme fraîche, née en un ciel plus lointain,
Qui refleurit pour un instant les plantes lasses
Leur instille un parfum qu’elles n’ont pas connu
Ht rapproche un mystérieux Inaccessible
Oui je t’ « <.ntt’cvuis » transparente en ia nuée
IHuminante d’air plus timpideet plus !i
Et t’entrevoient aussi tous mes irères soutlrants,
Déments qui brûlent d’exaspérer leur martyre,
Leur fureur de rendre la Rcauté, de traduire
Par de sourds accords d’ingrats mots indifférents
Ce qui les enivra d’adorable tristesse.

Et tu es bonne car tu révèles tout bas

L’Indicible promis à celui qu’on délaisse,

Le sens des secrètes voix qui ne sonnent pas
Mais s’insinuent en les sommeils morts de nos âmes,
La charmeuse langueur des cœurs inconsolés
Par des soirs émouvants comme un Passé, voilés
D’apitoiement gris-bleu comme tels yeux de femme,
L’espoir sans forme et d’autant plus magiquement
Berceur, grand flot roulant dont l’azur berce et noie
Et ces lents, profonds et discrets déchirements
Plus divinement caressants que toute joie