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Elle se penche et se cambre au rythme lent
De sanglots de harpes stellaires qui supplient
Ses gestes divins de lasse souffrance
Disent l’amour navré qui renonce
Et son sourire est douloureux d’être crue !
Les roses-thé de ses mains se tendent
Pour repousser si tendrement !
Implorer l’enviée angoisse d’être seule !



Et les Mondes, scintillants ors pâtes qui passent
Dans l’insondable et le ténébreux
Des gouffres de l’Espace
Se meurent de la nuit solaire
De ses yeux.
Lorsque mon âme et les âmes qui errent
Vers l’au-delà des bonheurs d’effroi
Gravitent captées et ravies au Moi
Se perdent en des prunelles énormes
Qui les baignent d'un inconcevable dément
Et les éblouirent pour éternellement
De leurs visions splendides et mornes.

Majorque, 1898.