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54 HIERS BLEUS

Car dans le val rosé de pâles tamarix

Où la lueur d’or bleu des vngues met ses moires
Mes yeux ont connu la caresse de te voir

0 toi qui sais aussi quel mystère sourit

Dans les délices qu’on peut boir

En l’incertaine émotion d’un jourd<* juin,

Fraîche et fiévreuse

Toi qui passais et qui t’en vins

Si grande et belle en ton rayonnement de fleur heureuse,
Et me pris calmement les bras et les tins,

Me regardant, comme étonnée et plus rêveuse
Devant ce qui naissait de tes yeux dans mes yeux
Toi qui partis plus grave et presque apitoyée,
Puis réaccourus près de l’enfant anxieux

Tout tremblant, l’âme conquise et noyée

Et m’embaumas de cette ardente floraison,

Ta bouche, en un baiser lent qui frémit encore
En moi, le cher baiser où plus s’éplore

De quel regret charmeur? que de compassion.

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Que je sounrirai si ton nom

Sort de A’/< lèvres grossières et méprisantes,
Ton nom auquel tous mes rh’es chantent,

Que je voudrais pouvoir seul prononcer.

Rarement d’une voix autrement nuancée

Pour mieux en goûter la musique ensorcelante

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