Page:Nau - Hiers bleus, 1904.djvu/55

Cette page n’a pas encore été corrigée


HIERS BLEUS

47

Files vont franchir, sous l’azur et dans la brise,
Des espaces géants, des centaines de pas
Voir de vraies fleurs, de vrais papillons qui s’irisent,
Des branches qui secouent leur neige d’incarnat
Légère, tournoyante, embaumée

Et dans l’air chatoyant des rues hautes

Qui ne domine plus qu’un diadème de monts
Flaves et rouges et poudrés de pierreries,

Leurs prunelles de diamant noir ou de béryl
Libérées du crépuscule, renèteront

Un décor de lumineuse féerie

Tout d’ors embrasés qu’avivent les bleus profonds
Des ravins de saphir striant l’incendie fauve,
Sous l’étinceUement himalayen

Du Pic, monstrueuse gemme de neige mauve.
Bientôt, groupées sur une véranda qu’elles émaillent
Comme de bouquets criards et charmants,

Elles s’étudient, se complimentent, se raillent,
Si expertes inquiètes pourtant

Du sort qu’emprisonne encore la porte close.
Que dira le Senor suizo (?) francés (?) inglés (?)
Dans son espagnol incorrect mais choses ?
Refus ? amende ? ou prime de dos J/

Récompensant royalement les ophtalmies P