HIERS BLEUS
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Dans une indigente lumière jaune
Où volettent des monstres d’un noir bleu,
Aux crépitements des mèches qui charbonnent,
C’est la hâte qui se change en fureur,
L’aiguille qui glisse,
Entre les doigts moites moins crispés,
Voici les neurs et les papillons qui s’irisent.
Et les réveils, les reins brisés,
Après de longs sommes de vingt secondes.
Vite une gifle d’eau glaciale sur les yeux,
Dans le patio sonore, d’un noir de tombe,
Et la lutte reprend, plus enragée, plus anxieuse
Aussi leur parait-il qu’une aurore de fête
Egaye de feux roses les murs rechignés
Les matins chantants où l’ouvrage terminé,
Orné de faveurs bleues ou cerise, elles guettent
Dans un miroir piqué l’effet de leurs toilettes.
Car elles vont prendre le large, pavoisées
De robes claires et de rubans d’arc-en-ciel,
Leurs joues roses, mates, bistrées,
Insidieusement poudrerizées
Et peut-être une idée <r au pastel.
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