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D’APRES SCHUMANN

Ce sera dans longtemps et très loin,

Sans doute, et par un soir mélancolique
En deuil de son bleu incertain,

En deuil royal faiblement purpurin

Des vagues pleureront une glauque musique.
Car ce sera le soir et sur une plage,

Puisque, sous le voile des ans,

Tu ne m’apparais un peu moins fuyante
Que baignée de l’inquiétude âpre du large
Et de crépuscule.

11 y aura de grands bois noirs sur la dune,
Pareils à ceux où les soupirs des feuilles
Semblent chuchoter, si-bas ton nom.

Que je le veuille

Ou non.

Il y aura de lents oiseaux attardés

Qui feront, dans l’air, des cercles tristes,
Des senteurs tendrement tristes, comme oubliées
Et retrouvées

De tamarix.