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MATIN VEULE

Le ciel est d’un bleu mystérieux d’œil humain.
Pur et doux comme ces longs chagrins qui persistent
Et dont on ne souhaiterait jamais la fin

L’eau bleue qui le rlète est sereinement riste.
Voici des rues d’une expression résignée
Qu’ont transformées peu à peu des regards pensifs
Elles gardent on ne sait quoi de maladif

Des mornes rcves d’existences confinées.

Puis hora de ces couloirs gris de maisons hantées
C’est un quai tout mélancolique de matin

Qu’efneure, voilée, la poésie des lointains

Avec un lourd regret des envolées manquées
Devant le libre essor des nuages marins.