Page:Nau - Hiers bleus, 1904.djvu/162

Cette page n’a pas encore été corrigée


SUR LA HAUTEUR

(MARTINIQUE)

PoMf t. 7orf<f/.

Il y avait des goyaves qui embaumaient
Comme la peau des femmes créoles,

Dans le jardin crépusculaire d’arbres épais
On eût dit que leur fragrance évoquait
Des pâleurs fauves, pourtant subrosées
Et la fraîcheur poivrée de telles fleurs
En une joie un peu trouble mais capiteuse.
En un vertige de trop berçante chaleur.
Aux lentes fluences des brises savoureuses
Les lisses mangos jaunâtres avaient aussi
Un parfum musqué de fines chairs brunes,
De chairs de bistre et d’or adoucis.

Même les corossois à vertes peaux grenues,
Les < doudous » mêtaient un arôme féminin
A leur cordiale âcreté de valériane.