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HÏBM BLEUS t4

Pui la fille chantonnait des mots (pour moi) glauques
I! y passait toute la mélancolie de la mer,

Tout un vaste Océan de plus en plus frigide et vert,
De longs sillages luisants, des baies d’émeraude,
Crépusculaires dans leurs murailles de rocs
Et d’étroites vallées si humidement vertes.

C’est un < sunny summer day ())
Une tiède pâleur de topaze, un pré d’or,
D’ur éteint d’où monte une grêle flore
De très navrants soleils lividement teintés
De soufre blanchâtre et si peu solaires

Mais la n!!e les veut plus exquisement blonds

Que les grosses fleurs jaunes des régions claires

Qui sèment des astres sur la mer.

Qu’importe C’est toujours un terrain pauvre à l’abandon,
Oit jouent de larges taches de lumière.

Et pour elle s’évoque, en mots barbares,

Toute une gémissante histoire d’amour

Des veillées aux feux roux dans les chaumières noires
Où, tandis que tes vieux pleurent les anciens jours,
Deux mains jeunes, déjà un peu rudes, s’étreignent
Dans la pénombre, loin des couchants du foyer.
Les yeux s’éteignent, scintillent, s’éteignent.

0 espoir, cendre rose en les cendres noyée 1

(ï) Jour d’été ensoleillé.