MitM BLEUS
!a7
Une tiède et balsamique senteur
Exquisement subtile et qui étreint 1 cœur
Dénonce des présences de femmes;
Et l’on perçoit en la suave torpeur
On croirait un frissonnement d’âmes
Qui n’osent trop provoquer l’approche attendue
Et douloureusement charmeuse
Imminente en la fraicheur accrue
D’un souffle ou d’un essor d’aile silencieuse.
Alors toute mélancolique et divine,
S’exhalant de quelles florales grèves
Extra-terrestres et voisines ?
Une caresse aérienne en l’air de grèbe
Lentement, mollement, flotte et glisse.
Laissant comme un blanc sillage stellaire.
Et dans la pâleur lumineuse qui persiste
Voici qu’une vision s’éclaire
De beaux yeux tendres qui pleurèrent naguère,
De bouches au sourire cé!estement triste
Qui se pose et tremble et demeure à peine
Comme un papillon rouge sur des verveines.
Page:Nau - Hiers bleus, 1904.djvu/135
Cette page n’a pas encore été corrigée