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…O le retour frais du vieil amour confondu
Avec cette ivresse envahissante
Des roses — toujours neuve, toujours imprévue,
L’immortel « Jadis qui s’exhale
En tout le Divin épandu, —
O les chères mélancolies aurorales



Mais soudain la voix discordante qui clangore
Et l’invraisemblable mandore
Semblent triompher sans mesure et sans pitié…



Plus de bienfaisant sortilège qui tempère
Les stridences cruellement associées !



Et tandis que des vieux arbres noirs et des aires,
Les hulottes sinistres et les éperviers
S’envolent avec des cris de colère,
L’hurleur grimaçant un sourire attendri
Croit s’élever sur des ailes mélodieuses
Vers les océans aux houles d’astres, fleuris
De sillages nacrés de nébuleuses,
Où se gonflent les voiles heureuses.