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en liberté. Le « claque » serait peut-être de trop, — mais l’effet y est.

Malgré la grâce exquise du nouveau venu, ses gestes agréablement rondouillards, ses saluts d’une courtoisie japonaise, — force m’est bien de constater que je me trouve en présence du Docteur Bid’homme, — quand… le « mondain » saute sur la table, s’y asseoit bien à son aise, les semelles de ses bottes portant sur un fauteuil et se met à fustiger ses mollets bardés de cuir avec une cravache encore inaperçue. En dépit de ces légers accrocs à la sacro-sainte tenue, la politesse de langage de mon Bid’homme battrait glorieusement la professionnelle affabilité de tel Directeur du Protocole, longtemps célèbre des Antilles françaises à Pondichéry et de Zuydcoote à l’Île Bourbon :

— Monsieur l’Amiral — (même dans la marine marchande je n’ai jamais pu dépasser le grade de passager) — monsieur l’Amiral, je suis l’heureux ambassadeur chargé de vous annoncer l’arrivée prochaine de mon excellent maître, Froin Ier, roi de cet établissement et dépendances. Il fera son entrée dans vos salons à six heures de relevée. S’il n’est point venu plus tôt vous présenter ses respects, c’est qu’une… picrocholalgie du calcaneum gauche (??) le mettait dans l’impossibilité de cheminer autrement qu’à cloche-pied. Permettez-moi de me retirer pour aller prévenir quelques autres dignitaires honorés comme vous d’une prochaine entrevue avec notre suzerain.