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mariolle, etc. etc. Sans votre harmonieux accent du cru, je vous prendrais à certains moments pour un Bellevillois ou un Charonnais.

— Je suis été sur le point de me marier avec une gardienne de l’ « aut’bâtiment » qui était une Parisienne de… Clichy-Levallois où ses parents étaient établis, qu’elle disait, dans la peau de lapin. Les choses étaient avancées, — très avancées…

Il fait claquer sa langue et prend un air de fatuité ingénue.

— Seurement qu’elle s’est tirée des pieds avec un torcheur de vaisselle qui avait volé l’ « Économe ». Même qu’on les a jamais repincés. Et puis c’est comme un sort : chaque fois qu’y y a un Parisien ici, c’est moi qui en suis chargé. On apprend des mots, comme çà, vous savez ! Ça fait qu’alors ça vous reste. Je suis sûr que Monsieur qui est de par là aussi m’enseignera de ses « raisons » sans le vouloir et c’est pas les plus jolies que je retiendrai.

— Flatté de votre bonne opinion ; mais, bon Dieu ! qu’est-ce que c’est que celui-là ?

Un vieil homme couvert, en dépit de la chaleur, d’un gros pardessus en cheviotte, coiffé d’une espèce de fez en fourrure grisâtre, s’est approché d’une fenêtre dont il a empoigné les barreaux et se met à danser lourdement sur place comme l’ours du Jardin des Plantes, en poussant des grognements tantôt sourds, tantôt tonitruants. C’est Martin, à s’y méprendre.

— Ça c’est le père Mabire, un ancien notaire, (bien qu’il ait du mal à lever le pied).