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Nigeot. Prière de ne pas entendre Nigaud, — non ! — Bien que mes vers !… Ah ! satanée mécanique !… Un crétin, un simple crétin « boulotté » par la manie maladive d’écrire — et les calomnies des anciens élèves de Polytechnique ! — Oh ! écrire ! Métier terrible pour les mal doués comme moi qui sont… blim, bloum pas mécaniques ! et fâchés avec la mécanique des mots. Cochons de Polytechniciens forgent les mots ; pour cela pauvres littérateurs ne peuvent pas s’en servir. Ah ! cela même est de la mécanique !… Et ivrogne avec cela, Desbosquets aussi, très ivrogne ! Vous voyez bien : Cusenier, Noilly-Prat, pourquoi pas Pernod ? C’est une hantise pour les gens comme lui et comme moi ! Car ici, savez, — liquides sont rares, — bien que grâce à la haine des gardiens pour Bid’homme… (ah ! chameau ! chameau !) grâce aussi au père Froin, trop bon, croit pas au mal, lui, — mais peut-on appeler cela un mal ? il existe avec le ciel des… mécaniques… des… bloum… des accommodations, non ! veux dire dements, pas dations !

M. Nigeot semble extrêmement fier d’avoir mené à bien (?) une si longue phrase étayée d’un seul « bloum » et d’un seul « mécanique ». Mais très satisfait de son succès, tourmenté par la crainte de continuer moins élégamment, il s’embrouille dans une série de propos extravagants où les Polytechniciens abhorrés et les « blim bloum » (sans parler des « absolument ») tiennent une place trop envahissante pour que le discours demeure clair.