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térée. Je suis sûr que c’est son ancien reflet que j’ai vu dans l’étoile délicieuse, et non l’actuel.

Elle est toujours charmeuse, mais son charme est autre, moindre, par conséquent, pour moi. Je m’imagine que mon amour se modifie, que je ressens pour elle une nouvelle passion, mais ce n’est plus la passion de jadis qui m’inondait d’un trouble, bonheur si follement grisant, si exquisement inquiet. Et pourquoi me leurrer ? Non, ce n’est plus cette femme-ci que j’aime, mais bien l’Irène de jadis, — celle qui a disparu ! — Oui, c’est une Irène que je dévore, que je bois des yeux, cherchant en elle un rien qui puisse faire renaître la vieille ivresse, la seule réelle, mais ce n’est pas mon Irène !

Alors, c’est fini ! J’aime une femme qui n’existe plus. Je n’aurai même pas l’espoir de la retrouver dans une autre vie, puisque, maintenant, a varié le principe subtil qui émanait d’Elle comme le parfum d’une fleur. Elle n’est plus Elle ! Elle ne sera jamais plus Elle !… Et moi-même, ai-je encore une raison d’être après cela !… Ce n’est pas de la douleur que j’éprouve ; c’est une sorte de morne indifférence pour tout ! Rien ne m’intéressera plus. Oui ! c’est fini ! et je suis fini aussi !…

. . . . . . . . . . . . . . . . .

Je me mets à rire si fort qu’Irène étonnée, — oh ! nullement apeurée ! — marche droit au petit sentier, soulève un rideau de lianes et de feuilles retombantes et m’aperçoit. Non, certes ! Elle ne se ressemble plus ! Que reste-t-il de la « petite prin-