Page:Nau - Force ennemie.djvu/338

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nerfs que les éclats de grossière gaîté de cent alcooliques assemblés.

Et pendant que Chapitel continue à m’entretenir des sentiments de la distinguée « Raoula », le Tkoukrien se confesse :

— Ah ! je ne t’en ai rien dit, mais tu aurais pu t’en apercevoir si tu avais consulté mes souvenirs. Et tu ne regardes jamais en toi-même ! — Mon vieux ! Ce que c’était délirant de cocasserie ! Tu connais le sourire — exaspérant de prétention, — de « l’épouse Roffieux »….. Eh bien ! tu sais, — cette chose, cette chose que l’on ne voit guère que dans ces cas-là, — (quand on la voit !) — oui ? — eh bien ! la chose avait presque….. (Il s’esclaffe), — le même sourire, — ou je me le suis imaginé ! C’était tordant !

Quel affreux dégoût ! Infect, répugnant Tkoukrien ! Que n’as-tu un corps que je puisse tenailler, lacérer, mettre en charpie, — en bouillie !

Mais il importe que l’expression horrifiée, sauvage et féroce de ma physionomie ne mette pas en fuite le bienveillant Chapitel. J’ai des renseignements plus importants à lui demander. — Je me calme par un terrible effort de volonté et interromps sans brutalité sa conférence sur Raoula en le priant de me donner des nouvelles d’Irène :

— Elle est bien mieux ! Il n’y a plus ça de folie, plus ça ! Et c’est elle qui domine son mari à l’heure qu’il est. — Au commencement, il lui fichait des beignes, il l’appelait d’un tas de vilains noms et lui