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de cocotiers toute diamantée d’embruns lancés par les grosses vagues, crêtées d’écume, d’une petite anse, — béryl, turquoise et mousse d’argent. Une grande villa, comme de lumière blanche, miroite entre les pennes d’or vert et des roses pourpre qui semblent vouloir ensanglanter son perron neigeux. C’est la maison que j’ai « entr’aperçue » dans l’étoile délicieuse. Je jurerais qu’Irène est bien près de moi, à présent que je vais la voir…..

Des domestiques de tous les teints connus, depuis le rouge clair normand jusqu’au noir satiné le plus congolais, vont et viennent sous les galeries, sur les marches, — sous les verdures qui entourent la villa. Je n’ose interroger personne, mais je suis de plus en plus certain que je suis arrivé à bon port. J’attends longtemps, caché derrière un bosquet d’orangers hauts comme des cèdres — et commence à désespérer de contempler ma « princesse » ce jour-là quand ma bonne étoile (?) me met brusquement en présence de Chapitel, l’ancien domestique de Roffieux, devenu comme il va me le raconter, — le valet de chambre du potentat Letellier :

— Oh ! monsieur Veuly ! Vous ici — et dans cette tenue….. de….. de….. navigateur !…..

Et après un échange d’explications :

— …..Sûr alors que Léonard, ç’ui d’Vassetot, n’avait pas tort quand il prétendait que vous en teniez dur pour Madame, car ya du ch’min et d’la nausée depuis la Seine-Inférieure jusqu’à ici. Mais s’il est permis à un simple serviteur comme moi,