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lancé de la plage, le cri tant de fois entendu dans la journée :

— Ahghîstine Bouhhdon ! ho !

Comme je m’y attendais, tout le monde proteste cette fois, depuis les marins installés à l’avant jusqu’au capitaine, qui, attablé près du mât d’artimon, finit son plat de « cribiches » (crevettes grosses comme de petites écrevisses), et surveille déjà sa cafetière, russe… ou autre.

À l’immense stupéfaction de Le Coatmabergastmelen qui me sait fainéant et ennemi des corvées, je me lève sans trop d’empressement mais avec décision et, — à ceux qui me reprochent d’encourager les « em… nuyeurs », j’adresse cette réplique, — inattendue de ma part :

— Oui, c’est toujours comme cela : on ne veut pas répondre le soir, — et puis le lendemain on s’en repent. C’est peut-être quelque chose de très grave que l’on veut nous faire savoir !

— Ouatt’ ! Un simple baladeur qui n’a pas encore son petit effet de nuit sur rade dans sa collection…

— Enfin, du moment que vous ne vous dérangez pas, que vous importe !… Je crois plus prudent d’aller voir…

— Vous allez vous foutt’ au plein ou capoter avec la yole.

— Pour cela non ! Je suis mauvais marin mais je canote comme feu Banc-à-coulisses lui-même.

— Ça, c’est vrai, grogne Le Coatmabergastme-