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facilement exécutable et bien plus simple que le premier, — ne nécessitant ni bousculades ni trots éperdus. Attendons à ce soir.

Nous rentrons à bord, déjeunons sur le pont, sous la tente de toile à voile que rend nécessaire le trop beau soleil des Antilles, — nous intéressant à ce qui se passe sur les dunettes et tillacs des navires mouillés auprès de nous. Il fait bon sur la rade, en plein bleu, avec la vision féerique de l’île voisine.

Bientôt une nouvelle provenant des bureaux du consignataire me charme au delà du possible : comme il n’y a, décidément, plus rien à glaner dans le port de Saint-Pierre, l’Augustine Bourdon quittera demain le Mouillage pour se rendre à Miragoane (Haïti). Je trouverai sûrement un peu après la tombée de la nuit l’occasion que je cherche et demain, tandis que je jouerai des jambes sur les routes ombragées de manguiers et de sabliers, allègrement empanachées de palmes volantes, l’équipage du trois-mâts aura autre chose à faire qu’à me chercher, — larguant des voiles, en carguant d’autres, changeant « les bras » au vent, par les « folles risées », dans l’azur du large.

Je ne m’étais pas trompé. Messieurs les fournisseurs, curieux et autres sportsmen, pour lesquels le pont d’un voilier est un champ de manœuvres tout indiqué, ne sentent pas leur ardeur visiteuse refroidie par la tombée de la nuit.

Pendant le dîner, vers sept heures et demie, avant le lever de la lune, — retentit de nouveau,