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mite. — Il est prudent d’éviter le bruit autant que possible : J’y vais donc avec précaution et m’évertue certainement deux bonnes heures avant d’avoir dégagé une demi-douzaine d’ardoises que j’enlève alors sans peine :

Le clair de lune nimbe de bleu verdâtre les immondices du raffût….. C’est maintenant que j’ai besoin de toute ma médiocre adresse, Je fais un « rétablissement » sur une traverse encore solide et me voici sur le toit qui craque moins que je ne craignais.

Mais attention jusqu’au bout ! Pas de brusquerie dans les mouvements ! Les chiens grognent. Je ne bouge plus de dix minutes, peut-être. Puis je saute, aussi peu bruyant qu’un chat qui vient de piller un garde-manger. La peur me prête une stupéfiante agilité, — des pieds de velours, — de vraies pattes de matou. Je file sur la pointe de mes souliers et puis gagner du champ avant que les chiens se réveillent tout à fait.

Oh ! alors c’est un vacarme à épouvanter tous les diables. Les atroces bêtes bondissent à ma poursuite en hurlant. J’ai juste le temps de grimper à un arbre. — Des volets battent, des portes grincent, des voix glapissent. Bientôt voici la plus extraordinaire procession du monde, qui, — dans une vraie illumination de lanternes, accourt au pied de l’arbre autour duquel les chiens bondissent. (On voit presque aussi clair que par un coucher de soleil rouge et fantastique).

Cinq ou six hommes tiarés de bonnets de coton,