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n’a jamais voulu m’en imposer, se faire prendre pour une rêveuse idéaliste. Elle aurait eu honte d’une pareille imposture. Cela l’eût diminuée à ses propres yeux.

Le jour où mes gardiens habitués à ses petites visites et confiants, non sans quelque raison, en sa vigueur réelle lui demandèrent de bien vouloir veiller sur moi pendant une heure, — « le temps d’aller présenter leurs hommages à deux de leurs cousines arrivées par la voiture de Dieppe », — nous eûmes le loisir de causer un peu, elle et moi, entre deux effusions qui me la montrèrent, comme de coutume, non dépourvue d’une certaine poésie spéciale.

Barrouge et Le Lancier s’occupaient encore d’une de leurs stupides mais bienheureuses enquêtes. On avait volé un bandage herniaire dans le quartier des femmes, — toujours dans le quartier des femmes ! — et quatre gardiennes sur lesquelles « pesaient des soupçons » étaient chambrées avec les trop curieux directeurs. Rien ne pressait : Aricie me fit de brèves confidences, puis en vint, je ne sais pourquoi, à me parler de Bid’homme. C’est alors qu’elle prononça ces phrases d’une adorable franchise :

— Ce sale petit mufle-là ! C’était-y pas toujours sa plaisanterie de me demander si ce serait pas moi, Mme  Robinet, qui aurais écrit un ouvrage intutulé la « Maison Rustique », ajoutant, par sa raison, que j’étais assez rustique pour ça ? — Écrire un livre ! Moi ! J’ai été tout juste quatre