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Il n’y a plus de surveillance ici !… Que je reste à Vassetot et cette maison de santé pourra ressembler bientôt à celle du « Dr Goudron et du Professeur Plume ». Vous connaissez cette nouvelle d’Edgar Poe ?

Il se radoucit de plus en plus en parlant et je retrouve bien mon brave père Froin, bonhomme, flâneur et amusé par des souvenirs de lecture, à l’instant même où il est peut-être menacé d’acquérir une célébrité scandaleuse, de subir une campagne de presse, de passer pour un gâteux ou pour un malpropre individu !

Il reprend, tout à fait calmé :

— Et voyez, mon pauvre garçon, comme tout cela est malheureux pour vous ! C’est quelques centaines de minutes avant que je reçoive une lettre de votre frère que vous vous livrez à des abominations ! Par cette lettre, M. Julien Veuly me prie de vous mettre en liberté dès son arrivée, demain ou après-demain, au plus tard, m’affirmant qu’il lui sera plus que facile de vous faire soigner chez lui. J’ai dû lui télégraphier de remettre son voyage parce que vous avez eu une rechute grave et il me faudra peut-être lui écrire pour spécifier la nature de l’accident. Ce que je lui révélerai changera du tout au tout ses intentions. (Je n’ai pas voulu prévenir votre cousin !) En attendant je vais avoir le chagrin de prendre des mesures contre vous. Je ne vous laisserai pas remettre en cellule. Il y a, dans le bâtiment de l’Infirmerie une pièce confortable mais d’où l’on ne sort pas comme l’on veut. On va