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deux jets d’eau sur les reins ! J’ai eu les poumons libres plus d’une demi-minute, et plus, et plus ! encore plus !… Un nouveau « rétablissement » et j’ai les pieds sur les dalles du pavillon des bains. Je vois clair ! Mes yeux me font encore un mal terrible mais je puis les ouvrir franchement. Pas de perte de temps ! Il s’agit de courir, de courir ! Je ne songe pas à m’enfuir du pavillon mais seulement à garder ma vie le plus longtemps possible. — Je me sens de force, maintenant, à lutter une demi-heure ; en une demi-heure tout peut arriver, même la mort de Bid’homme !

Les cousins de ce buffle visent mal, à présent. Je suis trop leste pour eux depuis que je suis sur « du solide ». Leurs trombes me ratent neuf fois sur dix ou m’atteignent à peine. Bid’homme court après moi tout autour du bassin. C’est très drôle !

Aïe !… m’ont-ils cassé un tibia ! Abandonnant leurs appareils à douches m’ont-ils lancé une chaise, une pièce de bois quelconque dans les jambes ? Je tombe ; le médicastre me ramasse, me passe aux deux estafiers :

— À l’eau ! À la grenouillarde ! Mais il faut le laisser sortir de temps en temps ! La demi-noyade, puis la poursuite ! Ça, c’est un jeu !

Les trois gnomes se tordent de rire.

Le terrible jeu ne dure même pas une minute, cette fois. Avant de recevoir la première lourde fusillade, avant même de disparaître dans le gélide